Perles et Vanille: Les Joyaux Polynésiens

Histoire de la perle de Tahiti

La « perle noire de Tahiti » est une perle unique au monde est très recherchée.
Issue de l’huître aux lèvres noires ou communément l’huître tahitienne, la perle de Tahiti se décline en de multiples couleurs, avec pour base un gris variant de pâle à foncé. Ce sont les reflets qui en font la rareté. En effet, ces derniers peuvent varier du pourpre au vert émeraude, en passant par l’argenté, le rose, le cuivre ou le noir profond.
Il semblerait que l’huître perlière de variété Pinctada margaritifera était connue des Polynésiens bien avant les découvertes de Linné et l’arrivée des Européens. Ceux-ci utilisaient le fruit de l’huître d’une multitude de façons, dont par exemple la création d’ornements ou la confection d’armes et ce, durant des milliers d’années.
On attribue cependant à Carl Von Linné, naturiste et médecin suédois, les premières expérimentations sur les huîtres en vue de les cultiver pour leur précieux contenu. Ce dernier, en 1761, expérimenta les sécrétions perlières en ajoutant un corps étranger au creux de l’huître. C’est Linné qui effleurera en outre pour la toute première fois l’idée de la perliculture.
Il faudra cependant attendre au début de XXe siècle pour voir apparaître les premiers soubresauts de la culture perlière. Une équipe japonaise découvre en 1900 une technique de production pour cultiver les perles à partir de l’huître de variété Akoya. Quelques années plus tard, soit en 1916, un autre japonais découvre enfin une technique par greffe et explore la plupart des techniques de perliculture connues à ce jour.
Ce n’est que dans les années 1960 que la perliculture fait enfin son apparition en Polynésie. Jean Domard, chef du département de la pêche à l’époque, y commence un travail de longue haleine en entreprenant les premières tentatives de greffes. Trois ans plus tard, soit en 1965, les efforts de Domard portent fruit : on récolte près de 1 000 perles !
De fil en aiguille, la première ferme perlicole de Polynésie voit le jour sur l’atoll de Manihi, dans l’archipel de Tuamotu, en 1968. S’en suivit une longue lignée de pionniers, dont Jean-Claude Brouillet, un homme d’affaires français. Ce dernier arrive en Polynésie française en 1975 et achète l’atoll de Marutea Sud, dans l’archipel de Gambier en vue d’y faire de la perliculture. Il est le tout premier à démontrer que bon nombre de négociants joailliers sont susceptibles de vouloir payer un prix d’or pour obtenir des perles de Tahiti, joyau alors inconnu du reste du monde. Brouillet vend sa ferme perlière en 1985 à Robert Wan, l’homme qui fonda Tahiti Perles, société qui produit le plus grand nombre de perles de Tahiti au monde.
De nos jours, 50 petites et moyennes sociétés, 450 microsociétés, 1 coopérative et 14 grandes sociétés sur partagent plus de 50 % de la production totale de perles de Tahiti, créant ainsi environ 5 000 emplois, dans des fermes perlières réparties sur 30 îles et îlots. Et les exportations, elles, ne cessent d’augmenter. Si l’on exportait à peine 86 kilos de perles en 1980, on en exporte aujourd’hui au-delà de 10 tonnes, conférant ainsi à la perliculture un rôle d’importance majeure dans l’économie polynésienne.

La vanille de Tahiti

Considérée comme de l’or noir, la vanille de Tahiti est une épice qui parfume les plats, les douceurs, les huiles des cuisines polynésiennes aux grandes tables de chefs à l’international. Elle entre aussi dans la composition de certains produits cosmétiques. Elle est mise à l’honneur dès aujourd’hui et pour cinq jours à l’assemblée de la Polynésie.
À l’occasion de la semaine de la vanille différents acteurs sont rassemblés à l’assemblée de la Polynésie française. Producteurs, préparateurs, transformateurs… Parmi eux se trouve Francky Tauatiti, gérant d’une entreprise familiale de vanille baptisée Hotu vanilla. Il présente son précieux produit comme une partie de la Polynésie, de sa culture, son histoire, son environnement. Il explique comment il a succombé à ses charmes jusqu’à ne plus pouvoir la quitter.
Pour se reproduire naturellement, la vanille a besoin d’un insecte qui vit seulement en Amérique centrale. La plante serait originaire du Mexique, du Guatemala, du Belize et du Honduras. Aujourd’hui, elle est très rare à l’état sauvage. Elle est cultivée dans de nombreuses régions du monde.
C’est une petite abeille, la Mélipone, qui permet la pollinisation naturelle. La pollinisation c’est, chez les plantes à fleurs, le transport du pollen vers le pistil. Le pollen est une poudre qui contient les cellules mâles, le pistil renferme les cellules femelles. La pollinisation est suivie d’une fécondation, puis les cellules femelles se transforment en graines, le pistil en fruit. Chez la vanille, le fruit c’est la gousse.
Sans Mélipone, impossible de produire de la vanille. Mais un jour, un jeune homme changea la donne. Edmond Albius, un esclave réunionnais de 12 ans, découvrit le procédé de la fécondation artificielle de la vanille en 1841. Le procédé a révolutionné la culture de cette épice et a permis à l’île de la Réunion de devenir le premier producteur mondial et le berceau de la diffusion d’un nouveau savoir-faire. La production de vanille est passée de 267 kg en 1853 à 3 tonnes en 1858.
Il reste difficile aujourd’hui de savoir comment Edmond Albius fit sa découverte. La parternité même de cette découverte est parfois remise en question du fait qu’Edmond Albius soit un « simple » esclave noir. Il ne tira aucun bénéfice de sa découverte. Il mourut, affranchi (l’abolition de l’esclavage date de 1848), dans la misère en 1880.
Edmond Albius, un esclave réunionnais de 12 ans, découvrit le procédé de la fécondation artificielle de la vanille en 1841.

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